Les aventures du petit horloger – 4
Detroit, ou la ville américaine modèle des États-Unis du temps de sa gloire, aujourd’hui une cité laboratoire où quelques investisseurs fortunés ont fait le choix de remettre la ville d’aplomb, et ainsi lui redonner un peu de sa superbe, c’est le cas du boss de Fossil et de la marque Shinola qui se veut made in Detroit. En réalité un assembleur, les mouvements sont des Ronda, les boîtes, cadrans comme aiguilles proviennent de Hong Kong, on aurait pu tout aussi bien assembler ces montres en France ou ailleurs, le résultat aurait été le même. Pourquoi j’en parle alors ? Tout simplement parce que des horloges de la marque sont disséminées dans toute la ville, je les trouve superbes, les gens de Shinola ont du goût c’est quelque chose qu’on ne peut pas leur enlever.
Pour ce qui est de mes achats vintage j’ai le sentiment d’arriver après la bataille, il y’a pourtant quelques Pawn shops ici mais rien d’intéréssant, que de la daube, j’ai conscience que d’autres sont passés avant moi au temps où la ville était au plus mal et où on pouvait faire la razzia de bons produits pour rien. Ma petite famille file ensuite vers Chicago, superbe ville dans laquelle j’éspère trouver une Rolex Prince ayant appartenu à Al Capone , j’en repars avec une Caravelle sous marque Bulova mouvement japonais chiné dans un Park Sale (salon de brocanteurs organisé dans les parkings étagés, lieu de chine légion aux states). A 25 dollars, une fois la couronne changée et le verre poli elle présente bien et paraît presque neuve. En définitive ni Detroit ni Chicago ne m’auront vraiment porté chance, il faudra me rendre jusqu’à Denver par le train California Zephyr pour trouver mon bonheur. D’abord pour l’or, car ici c’est le Colorado et l’orpaillage on connaît. C’est un domaine passionnant, j’ai récemment trouvé une dizaine de paillettes en France dans les rivières je n’aurai aucun mal à en trouver ici. En revanche j’ai peu de temps devant moi je vais donc me faciliter la tâche, direction Idaho Springs qui recèle une des plus belles mines de l’état, avec des installations authentiques et un musée qui nous ramène au temps de la conquête de l’Ouest. En fin de visite un petit stage d’initiation à la batée me permet de rembourser mon entrée ! Ce petit instant de gloire va déboucher dès le lendemain sur d’autres trouvailles tout aussi intéréssantes.
En périphérie de la ville de Denver existe un quartier dédié aux antiquaires, très coloré dans l’esprit du Camden de Londres, première boutique j’ai affaire à un couple de gays et leur petit chien, leur fond de commerce les bijoux, ont également quelques montres mécaniques qu’ils ont dû récupérer dans des lots. 3 d’entre elles attirent mon attention, une Waltham des années 60, une originale Westclock des années 30 dont le design me fait immédiatement penser au film metropolis, et une Bulova typique des années 40. Les prix de ces américaines sont corrects, je les décroche à 100 dollars les 3, et comme le couple de marchands est sympa ils vont aussi m’indiquer un autre shop tenu par deux soeurs qui possèdent aussi quelques montres vintage. J’y trouve une Girard Perregaux équipée d’un beau calibre de manufacture, le calibre 91 dans une version rare à antichocs Incabloc. 160 euros négociés, un prix satisfaisant. Mon petit doigt me dit que ce quartier recèle bien d’autres trésors, et je serai bien resté plus longtemps si je n’avais pas un train à prendre le soir même. A une prochaine Denver !