Les aventures du petit horloger – 20
Parce que la visite d’un pays ne se limite pas à sa capitale, nous décidons de nous rendre dans la ville voisine, Kyoto, l’ancienne capitale, celle de l’époque légendaire des Samouraï. Après 2h30 de Shinkansen, le train express régional, c’est un Japon moins urbain et peut-être plus authentique qui se présente à nous : parcs et espaces verts à gogo avec une mention spéciale pour celui d’Arashiyama, dans lequel les ballades au milieu des bambous géants et macaques en liberté sont un vrai bol d’air pur. De très beaux temples bouddhistes aussi, lieux de détente par excellence que l’on trouve à chaque coin de rue, la ville en recense plus de 1500. En se rapprochant de l’hyper centre nous passons devant des temples d’un autre genre, moins nombreux mais bien plus fréquentés, ces fameux Pachinko où les japonais de classe moyenne viennent se défouler au jeu dans un vacarme assourdissant tout en fumant clope sur clope. Un mot me vient à l’esprit : aliénation mentale oui c’est ça ! Décidément il n’y a pas de société parfaite, arrêtons de rêver et retournons à mes petites affaires… .
Tiens en voilà une belle boutique, 3 étages dédiés au design dans un agencement de très bon goût (angers.jp), j’y trouve une Timex Iron Man neuve, rééditée dans sa version Indiglo (éclairage complet de l’écran lcd en bleu, technologie reprise par Casio ensuite), elle qui m’était inaccessible quand j’étais gamin, revanche est prise ! Hormis ce modèle flashback 86, peu de montres d’occasion, ou alors à prix exhorbitant. Il faut que je cherche ailleurs.
A 40km de là, Osaka : Street foods incontournables à Dontobori, et de nombreux Pawn shops le long d’une arcade commerciale rectiligne comme j’en ai rarement vue, Tenjimbashisuji, 3km de long au minimum. Les vitrines s’enchaînent, et à part une Glycine Combat, une Tuna Marine Master 300m quartz et la plongeuse à pile du guitariste de Queen (Seiko 7548), rien de vraiment excitant. Et puis sur le chemin du château d’Osaka, perdu dans une ruelle, un antiquaire spécialisé dans le vintage sous toutes ses formes : Pianoman. L’homme au piano (un exemplaire trône dans le magasin) propose des fringues, des Zippo, des jouets, affiches, stylos et montres, prêtes à porter ou pour pièces. Mr Hirose n’est pas très locasse mais semble passionné d’horlogerie, possède quelques livres de références de calibres et bricole continuellement au comptoir pendant que je fais le tour de ses trésors du passé. Curieusement les seuls bons rapport qualité/prix sont des montres Omega, ça m’arrange bien. Une Constellation C Shape de 66 me fait de l’œil, la belle tout acier montée avec son bracelet d’origine ne me laisse pas d’autre choix que de l’acheter. Affichée 95000 yen je négocie difficilement à 5000 de moins, soit 700 euros. Sa marche est exceptionnelle (cal. 564, un des meilleurs et certifié chronomètre, le mouvement est ajusté en 5 positions et 3 températures) la patine de son cadran aussi, et pour ces 2 raisons j’estime que la dépense est largement justifiée.
Heureux qui comme moi avec ma nouvelle au poignet je fais le choix de retourner traîner dans les temples dès le lendemain, et à Shitennoji le plus vieux d’entre eux ô surprise une broc ! 300 exposants attirent chaque 21 du mois des milliers de locaux en quête de la bonne affaire, d’autres sont simplement venus faire la queue pour un changement de pile auprès d’un horloger fidèle à son établi de fortune depuis 10 ans. Les travées sont bondées et sur les stands beaucoup de drouille (montres à quartz bas de gamme), je tombe quand même sur des choses intéressantes : un mignon briquet Comet essence en forme de montre, un beau chrono Pontiac des années 50, 5 ou 6 omega des années 70, des bracelets, outils et quelques pièces détachées. Je reste surpris à l’annonce des tarifs, beaucoup trop proches des prix boutique je passe donc mon chemin.
Au moment de partir je prends pitié pour deux japonaises qui n’ont pas trouvé preneur, une Citizen auto date et une rare Seiko Laurel début 60 (150 euros les deux). Impatientes de retrouver la forme elles feront l’objet d’un rhabillage complet le soir même 
