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Bourse de Mer 2022

Mar 28, 2022

Les aventures du Petit Horloger – 26
 
Depuis Bordeaux comptez 4h de route pour se rendre dans le patelin agricole de Mer, où se rejoignent marchands et collectionneurs de France entière à l’occasion de la 17e édition. Nous sommes 3 dans la Land Rover, et parce-que plutôt bavards le trajet passe vite. Sujet de discussion n°1 cette fameuse moonSwatch, gadget qui a suscité tant d’engouement auprès des masses et qui nous fait bien marrer. Mais Mer c’est sérieux, mon but comme celui de mes 2 compères est de mettre la main sur de vraies montres, et le choix est large puisque dans cette halle aux grains sont réunis plus d’une centaine d’exposants.
 
Comme d’habitude dans ces bourses horlogères les cheveux blancs sont dédiés à la vente d’outillage et de goussets émaillés, ils sont la mémoire du patrimoine horloger et forcent le respect. Et puis il y a tous les autres dont je fais partie, animés par la passion commune de la montre bracelet, professionnels horlogers ou pas, et amateurs éclairés. Question tarifs et c’est l’avantage de ce type d’évènements il y en a pour tous les budgets, de 20 à 20000 euros, pour une même constante, avant tout donner l’heure juste, sauf pour une, et c’est d’abord elle qui m’a tapé dans l’œil, une Ideal Irol, de fabrication suisse, kesako ? Une trotteuse et une aiguille de minute rien d’autre, un cadran divisé en quatre sections d’une heure avec la mention S.G.D.G. Au vu du boîtier et du mouvement je la situe aux années 40. J’imagine que cette rare montre outil pouvait être employée dans le cadre de tours de garde, ou pour la surveillance d’un quelconque appareil en fonction, who knows ? En tout cas elle fonctionne bien et je trouve cette curiosité très mignonne. Plus ancienne et tout aussi fascinante je trouve dans le vrac d’un carton une petite Harwood en or 18k que je pense être le modèle femme, la première montre automatique sans couronne datant de la fin des années 20.
 
Puis quelques stands plus loin c’est un petit chrono Fortis au cadran cuivré qui me dit achète-moi, je cède facilement, séduit par son classique Venus 170 dont l’entretien m’est facile. Ma lame ouvre fonds refermée je décide de faire une pause café au grand air, et me voilà fouillé comme d’autres à la sortie par 2 gendarmes à la recherche d’une Rolex volée, ça craint, je plains son malheureux propriétaire car je pense le voleur déjà loin. De retour à l’intérieur en quête de produits plus commerciaux, je tombe sur 2 plongeuses Japan made dont la côte a bien augmenté ces dix dernières années. Une 6105-8110 de 1976, dont le jeune vendeur m’affirme que le cadran est original. J’en doute car bien trop neuf mais je laisse dire et parce-que tout le reste m’apparaît bon et que le prix est correct la transaction s’opère. L’autre est dans un état exceptionnel, une Citizen 62-6198 de 1974, seul l’insert a été changé pour un neuf aftermarket mais comme je le sais de très bonne facture ça ne me dérange absolument pas.
 
2° jour, l’exaltation de la veille est un peu retombée au même titre que le soufflé de la moonSwatch s’est dégonflé, j’apprends d’ailleurs que leurs boîtiers en bio céramique à l’huile de ricin green washés laissent de vilaines traces sur les poignets, la honte pour 250 euros et 12h d’attente devant les boutiques. De mon côté pour moitié moins j’achète utile, un lot de 4 montres mécaniques de bien meilleure qualité, un gousset Lip en très bel état pour lequel je changerai le ressort moteur, et une Seiko calculatrice pour son côté madeleine de Proust, ainsi que 2 cravates rigolotes que je ne suis pas certain de porter.
 
En ce dimanche j’ai à mon poignet un chrono Wilca Landeron 248 tout acier, vraiment pas courant, et vite repéré par un sympathique marchand Yemaniak. Dans cette ambiance bon enfant il la veut je lui vends, le deal se fait immédiatement, conscient de lui faire plaisir. Mais à 20 mètres plus loin il y a de l’orage, une petite guerre intestine entre deux marchands sur l’authenticité discutable d’une montre, acheteur présent. Bien heureusement les poings sont restés dans les poches, pour cette fois 😝 Je tiens à rappeler au passage que dans la majorité des cas : quand il y a un doute y’a plus de doute… . Bilan de cette première à Mer positif, content d’avoir pu passer un bon moment auprès de tous ces toqués du tic tac, et remercie sincèrement les organisateurs de l’AFAHA sans quoi ces rencontres ne seraient pas possibles. Les bourses horlogères sont top il y en a toute l’année et presque dans toutes les régions de France, je vous invite à vous y rendre, vous aurez ensuite comme moi des histoires à raconter 😊
 
 
 
 
 

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