Les aventures du Petit Horloger – 23
Un an s’est écoulé depuis mon retour de tour du monde horloger, il était temps de repartir en chasse. C’est pas faute d’avoir acheté d’autres montres, mais en faire l’acquisition derrière son écran ou sur le terrain sont deux choses bien différentes, ne serait-ce que pour l’excitation que ça provoque. Alors après une nuit de train couchette depuis Irun (frontière espagnole), nous voici au Portugal, Lisbonne la capitale.
Une ville pleine d’atouts et aussi pleine de touristes, c’est quand même pas Venise mais l’affluence s’apparente à celle de Barcelone, les visites des monuments ou lieux incontournables se font à la queue leu leu, je l’accepte tant bien que mal étant moi-même visiteur. Et puis chaque grande ville de renommée internationale a son revers, confirmé de la bouche d’un des meilleurs horlogers de Lisbonne, Pedro Machado. Son cadranier qui exerçait depuis des lustres au centre ville s’est récemment fait expulser, ne pouvant plus assumer les augmentations de son pas de porte, triste… . Pedro est un ancien designer, mais reconverti depuis longtemps à en juger de ses compétences et de sa collection personnelle. Il possède beaucoup de montres militaires de toutes origines et notamment des Kirovskie exceptionnelles, achetées pour la plupart quand il vivait à Moscou. En dehors de sa passion principale, c’est un fou de vélo, mais pas n’importe lesquel, il est fan de Grand-Bi, un engin tout droit sorti de la fin du 19e siècle qu’il a absolument tenu à me faire essayer. Une expérience que je suis pas prêt d’oublier, pas de gamelle mais un sacré coup de chaud pour en redescendre, la selle est juché à 1m50 du sol, pas d’autre choix que de sauter !
Hormis cette belle rencontre qui fait tout l’intérêt des voyages en règle générale, j’ai eu l’occasion de mettre les pieds au marché des voleurs (c’est son nom: feira da ladra) qui se tient le mardi et le samedi, à faire absolument quand on aime chiner. Parmi la centaine de vendeurs présents j’y trouve 4 montres sympa, qui le seront encore plus une fois retapées. Elgin, Edox, Cortebert et une Seiko au cadran pas courant. Toutes équipées de boîtes acier massif et de mouvements de bonne qualité, 2 critères essentiels à mes yeux. Les tarifs pratiqués sont corrects mais sans plus, la notoriété de ce marché y fait pour beaucoup, et je constate autour de moi qu’on est nombreux à s’ntéresser aux montres anciennes. Quoiqu’on en dise Lisbonne est et restera une ville attrayante qui regorge de merveilles en tous genres, son trolley historique, ses palais en nombre dans la réserve de Sintra accessible à 1h de train, des spécialités culinaires dont les pasteis de nata qui raviront les plus gourmands, le Bairro Alto lieu de fête branché, etc… . En bref viva Portugal !