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Un petit tour au Qatar – 11

Août 2, 2022

Les aventures du petit horloger – 11
 
Changement de continent. Et un des vols civils les plus longs soit 16h, partagé entre films et musique classique arabe pour se mettre dans l’ambiance. Qatar airlines est aux petits soins, les hôtesses se mettent à genoux pour nous servir, les repas sont exceptionnellement bons et le whiskey gratos, jusqu’au pilote qui se comporte comme un chauffeur de maître, compense les turbulences et atterrit telle une plume, du jamais vu pour une classe économique.
Doha est une ville champignon située entre mer et désert, tout semble neuf ici, une réussite économique due à l’exportation du gaz et du pétrole, les Qatari sont puissants, très puissants, on dit qu’ils se réveillent le matin en se demandant comment ils vont bien pouvoir dépenser leur argent, la dernière Rolex Haribo peut-être ? J’exagére à peine… . Au service du pays une grande armée d’employés issus principalement d’Inde et du Bangladesh, des communautés ultra présentes ici, plus visibles que les Qatari eux-mêmes qui ne sortent que très peu de leurs demeures (dixit un taxi indien), à la limite pour faire quelques emplettes ou se balader en 4×4 dans le désert et s’adonner au dressage de leurs faucons, volatiles dont ils sont gagas comme le sont certains propriétaires de chiens chez nous.
 
36 heures sur place c’est peu mais suffisant, juste assez pour faire la visite du musée national du Qatar, un musée à l’architecture moderne qui présente des objets d’art datant pour certains d’il y a 14 siècles, entre autres bijoux de grande valeur, une impressionnante collection d’astrolabes qui vaut largement le déplacement. A proximité le Souq Waqif, rien à voir avec les Souqs d’Afrique du Nord, celui-ci est plus petit et moins authentique, mais reste un lieu où il fait bon traîner, surtout la nuit car beaucoup plus animé qu’en journée. J’y croise au moins 8 horlogers de rue, en réalité plus habilités à changer des piles et bracelets qu’à faire des rhabillages complets. Celà dit et s’ils gagnent correctement leur vie ce job de rue a l’air plaisant et me fait presque envie, je troquerais le mien volontiers pour une petite semaine. Dans le prolongement du marché aux oiseaux se situe le gold souq, comme son nom l’indique le quartier des bijoutiers et son lot habituel de montres de luxe vintage ostentatoires, pas mon truc.
 
C’est un peu plus loin, dans une des allées centrales que je vais faire affaire, un stock neuf de West End me fait de l’oeil, des montres Swiss Made que je sais surtout avoir été distribuées en Inde (celles qui sont vendues sur Ebay proviennent essentiellement de ce pays là attention aux fausses cependant). Parmi elles une grande majorité de montres dorées, très moches, et une vingtaine d’autres, plus à mon goût et en plus moins chères. 400 Ryals/pièce elles tomberont à 300 en en achetant 3. Un prix correct (180 euros), les montres sont de bonne qualité, bien finies et équipées de mouvements auto Eta. L’histoire qui va avec me plaît bien aussi, le nom Sowar (cavalier en hindi) rattaché à la marque West End fait directement hommage à Laurence d’Arabie et ses troupes : celles qui furent envoyées de Bombay au fond du Golfe Persique pour tenter de conquérir la Mésopotamie (Irak actuel) achetèrent une grande quantité de montres West End. C’est ainsi que la marque fut connue au Moyen-Orient durant la première guerre mondiale.
 
Après cette courte escale, l’aéroport de nouveau, face à Georges Clooney qui fait la promo d’Oméga et ne propose pas de rabais intéréssant, l’acteur ira donc se faire voir ailleurs, et moi aussi par la même occasion, direction Bangkok ! 😉

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