Je pourrais l’intituler : « de l’établi à la mer » mais on comprendrait rien, alors moi appeler ce post : « la journée d’un horloger proche de l’océan » 
Je vous présente une Eisenhardt, une montre de plongée au look de Doxa qui m’a été vendue en pièces détachées. Une belle boîte acier 46mm, lunette fixe et lunette tournante unidirectionnelle à cliquet, et pas moins de 6 joints d’étanchéité, 1 pour le verre, 2 pour la cage, 2 la couronne et 1 le fond de boîte. Un joli cadran noir mat, sans fioritures, et des indexes et aiguilles luminescentes, bâtons, simples et efficaces. Et enfin un mouvement Eta 2783 produit jusqu’à la fin des seventies, le tout neuf de stock.
Je ne connais pas bien l’histoire de ces montres, tout ce que je sais c’est que la marque Eisenhardt a autrefois distribué les Yema Superman en Allemagne, seul le nom changeait. L’ensemble est bien conçu c’est une montre de pro, mais comme sur de nombreux kits d’emboîtage il va falloir faire quelques mises au point. D’abord ces entretoises de cadran/mouvement, laissant le jeu nécessaire entre le disque de date et le cadran. Elles n’ont pas la bonne courbe, il faut les plier légèrement afin qu’elles s’adaptent parfaitement au contours du disque de date, ensuite les pieds du cadran, trop gros et trop longs je dois les les reprendre à la lime.
Le cadran monté et les aiguilles chassées, j’enchaîne avec la mise à la taille de la tige (pince coupante et lime). La couronne doit pouvoir être vissée à fond, assurant la pression de son joint interne sur le plat du tube de couronne. Ceci fait le premier test n’est pas concluant, le cran de tirette est bien trop dur je suis obligé de visser la couronne pour que ça crante, normal le plot de tirette en plus d’être ferme n’est pas graissé ! Et face à lui un ressort de couronne un poil trop mou… Je redémonte donc, puis tant qu’à faire vérifie les points de lubrification des pivots de balancier, bon d’un côté, pas de l’autre, j’interviens. Au chronocomparateur je récupère une amplitude satisfaisante. Le cadran est replacé, et les aiguilles recalées pour un passage de date à minuit, plus ou moins 30s difficile de faire mieux sur un Eta de cette génération.
Parce qu’un bon emboîtage est un emboîtage propre, il faut dégager les moindres poussières, elles sont chassées à la soufflette ou attrapées au rodico. Un peu de graisse silicone sur la totalité des joints et je referme le tout. Viens l’heure du test ultime, dans ma bonne vieille machine à étanchéité à eau Bergeon. Je pousse à 4 bar, pas de bulles pendant la dépressurisation tout va bien, puis mène dans la foulée un essai de condensation en mer, y reste 2x 30mn, pas une auréole, pas la moindre trace d’humidité, rien. L’étanchéité pour la baignade dans l’océan est donc confirmée ! Et sûrement pour des activités plus sportives 
