En tant qu’amateur d’objets anciens je me repose souvent la même question, qu’est-ce qui me rattache tant au passé ? Doit-on qualifier les amateurs de vintage de nostalgiques ou rétro(grades) ? Mais vivre avec son temps ça veut dire quoi finalement ? Accepter de vivre dans un environnement du tout numérique jusqu’à se laisser asservir par une de ces montres connectées qui vous rappellent quand il faut aller se coucher ? Comme si dans la vie de tous les jours on n’obtempérait pas suffisamment aux injonctions… Pour ma part plus ça va et plus j’ai l’impression d’appartenir au siècle d’avant, du temps où les objets étaient conçus et fabriqués pour durer, où le SAV comptait à part égale avec le marketing, où plutôt que de jeter on réparait. Où s’attabler à une brasserie supposait autre chose que de manger des plats sous vide préparés industriellement.
Aujourd’hui le constat est affligeant, tout n’est que business au prix de la rentabilité. La mondialisation, le libéralisme au service de la finance, soit disant synonyme de progrès, n’a fait qu’accélérer notre perte, et faire machine arrière relève aujourd’hui d’un défi difficilement surmontable, l’équivalent d’un paquebot qu’on éspèrerait pouvoir stopper net dans sa lancée. J’imagine que pour tenter d’enrayer la machine à coups de petits grains de sable judicieusement logés entre les pignons, notre seul pouvoir serait de changer nos modes de consommation, et ce sur tous les plans. Pour nous autres, fans de montres, ça peut signifier de se tourner vers une montre vintage mécanique de bonne qualité. Ses atouts sont multiples : elle a déjà été produite et ne consomme pas de pile, son impact écologique aujourd’hui est donc nul. Parce-ce que conçue pour durer elle peut profiter à votre descendance (à condition de la réviser tous les 5/7 ans), enfin leurs designs éprouvés sont et resteront intemporels. Notre civilisation industrielle au temps de sa gloire en a produit des millions et je reconnais qu’il n’est pas toujours évident pour le novice de faire un choix, mais plutôt que de s’en référer aux grandes marques et de payer le prix fort, je vous suggèrerai de prêter une attention particulière aux fabricants de mouvements qui équipent les montres vintage d’emboîteurs (très nombreux dans les années 50/60/70). Me viennent spontanément en tête : Eta, As, Felsa, Fe, Fhf, Lorsa, Jeambrun, pour des calibres animant des 3 aiguilles auto ou non, et Valjoux, Venus, Landeron ou encore Lemania pour les chronos. Des références dans le vaste monde de l’horlogerie qui peuvent être le point de départ de vos recherches. A vous de jouer !
