Une Rolex Ovetto réf. 2940 produite en 1946.
Quand un cadran est très fatigué on a principalement 2 choix, le premier étant de se convaincre que son état figure d’un vécu exceptionnel et alors pourquoi ne pas lui trouver un petit nom caractéristique de sa patine, ici Map dial, je dis bof bof. Second choix et coûteux, on le fait refaire par un bon pro, en sachant qu’il y aura toujours un infime détail esthétique non conforme à l’original. S’est offert à moi un 3e choix, celui d’acheter directement un redial (cadran refait), un de ces notorious error proof California dial. Mon vendeur du Web habite Long Beach, très proche de Los Angeles, là où fin 70 début 80 la plupart des cadrans de Viceroy ou Bubble Back étaient systèmatiquement refaits sous la forme moitié romain moitié arabe. Pourquoi n’ont-ils pas conservé le design d’origine ? Car ce type de cadrans plaisaient bien plus que la moyenne et la demande était forte, notamment celle de la clientèle japonaise férue des montres de petit format à l’aspect vieux neuf. Autant vous dire que ces cadraniers américains ont inondé le marché, aujourd’hui je pense que seul 1 sur 10 de ces cadrans en circulation peut prétendre être original sans retouches.
Le cadran que j’ai reçu est un beau redial qui doit avoir au moins 30 ans, la patine des indexes en témoigne. Mon travail va être d’accorder la peinture luminescente des aiguilles. Pour ça je lutte une demi-journée. Car il y a plusieurs paramètres à prendre en compte pour un relumage réussi, la teinte de base, le grain, il faut aussi anticiper le séchage, ça fonce toujours un peu. Et puis le rendu sous néon ou à la lumière du jour n’est jamais le même, ce qui complique considérablement l’opération. Au final mon mix est fait de blanc ivoire, de jaune sable et de rose Cadillac, dans des proportions que je garde secrètes 
