Pas sûr qu’il soit de bonne augure de démarrer l’année par une Kelton, il n’empêche que cette montre qui symbolise les débuts de l’ère du jetable avec la fast fashion mérite qu’on la regarde de près. D’un point de vue horloger c’est très bof, mais de voir fonctionner le mouvement, même mal, et ce après 50 ans sans intervention humaine m’étonne. On peut se poser la question du comment. Elle devait sûrement traîner dans un tiroir après qu’elle eut été portée 5 ans au grand maximum.
Cette mécanique au coût de production faible a été pensée au plus simple, pas de rubis, des platines embouties démontables, et un remontage qui demande beaucoup d’habileté si l’on envisage un rhabillage complet. Alors pourquoi s’embêter (considérant la valeur) quand le seul défaut de celle-ci est l’amplitude du balancier ? Je vais me contenter de lubrifier les pivots du balancier et les aiguilles de l’échappement, sans tout démonter. Suffit de lubrifier la vis contre pivot de l’intérieur, et de l’autre côté et parce que le jeu créé le permet, glisser la pointe de mon pique huile jusqu’au pivot inférieur. Enfin je resserre progressivement la vis en m’assurant de laisser suffisamment de liberté à l’axe de balancier. Puis une micro goutte sur l’aiguille de l’ancre, elle se déposera naturellement sur toutes les dents de la roue d’échappement en cours de rotation.
Elle fonctionne bien dorénavant, le spiral a repris de sa vigueur, comme à l’origine. Et pour finir un polissage verre et une nouvelle lunette. Alors Kelton la montre qui se transmets de génération en génération ? Certainement pas, mais je lui ai donné un sursis…
